HEPATITE ET PAS TOI ? |
PREVALENCE DE L'INFECTION A VHC |
La France appartient à une zone de prévalence intermédiaire du VHC, telle qu'elle est définie par la séroprévalence chez les donneurs de sang. En effet, les marqueurs du VHC sont présents chez 0.6% des donneurs de sang français avec les tests de deuxième génération. Il faut toutefois insister sur le fait que les donneurs de sang sont une population très sélectionnée qui n'est pas représentative de la population générale. Des études faites chez les femmes enceintes ou les assurés sociaux permettent une estimation plus fiable, qui se situe entre 1 et 1.5% pour la population adulte française.
Ainsi, il est raisonnable de penser que 500000 à 600000 sujets adultes sont actuellement porteurs d'anticorps anti-VHC en France. Tous ne connaissent cependant pas leur infection. L'enquête réalisée en 1994 à partir d'un échantillon représentatif de services hospitaliers prenant en charge les malades atteints d'hépatopathie chronique C a permis d'estimer à environ 6000 le nombre de malades diagnostiqués et pris en charge en milieu hospitalier chaque année en France. Il est donc probable que moins de 10% des sujets infectés par le VHC ont été dépistés et 5% seulement sont dans le circuit de soins hospitaliers, et cela en moyenne dix ans après la contamination.
Les malades actuellement suivis, tels qu'ils sont apparus dans l'enquête nationale sus-citée, sont en majorité des hommes (59%) notamment dans les classes d'âge 20-40 ans, tandis que les femmes sont un peu plus âgées. Les sources de contamination potentielle sont résumées dans le tableau suivant en fonction du sexe :
Hommes | Femmes | Total | |
Transfusions | 32.5 % | 43.6 % | 37.0 % |
Toxicomanie IV | 29.9 % | 13.2 % | 23.1 % |
Exposition professionnelle | 2.2 % | 4.9 % | 3.3 % |
Exposition sexuelle | 1.0 % | 1.5 % | 1.2 % |
Exposition nosocomiale | 12.2 % | 18.9 % | 14.9 % |
Aucune source connue | 22.1 % | 17.9 % | 20.4 % |
(Source : ROUDOT-THORAVAL F. / PAWLOTSKY J.M. / DHUMEAUX D.
et le groupe d'étude de la prévalence et de l'épidémiologie des hépatites C, 1996, : "Epidémiologie et morbidité du virus de l'hépatite C en France.
Etude de 6664 patients atteints d'hépatite chronique C", BEH 5)
Au moment du diagnostic, il existait dans un quart des cas une hépatite chronique avec activité minime, dans la moitié des cas une hépatite chronique avec activité modérée ou sévère (justiciable d'un traitement) et dans près d'un quart des cas une cirrhose.
Il faut cependant noter que les chiffres représentent la moyenne des trois années de l'enquête et qu'il existe de fait une tendance évolutive entre 1991 et 1993. Ainsi, pendant cette période, les infections d'origine transfusionnelle ont diminué de 42 à 35 %, tandis que les infections secondaires à une toxicomanie intraveineuse ont augmenté de 18 à 28%. De même, les hépatites chroniques à activité minime ont été plus souvent prises en charge (leur proportion est passée de 24 à 32%), tandis que la fréquence des cirrhoses a diminué (27% à 18%). Ces modifications dans les caractéristiques des malades atteints d'hépatite C reflètent probablement en partie l'évolution de l'épidémiologie de l'infection à VHC : diminution très importante des hépatites post-transfusionnelles depuis 1990 et persistance de la diffusion du VHC chez les toxicomanes.